HISTOIRE DES GILETS PARE-BALLES

 

 Veste en soie

Les premiers gilets pare-balles étaient faits de soie ou de lin. Apparemment, leur histoire débute En 1881 lorsque George Emey Goodfellow, un docteur de l'Arizona, assistait à un duel d'arme à feu entre deux hommes. A la fin de ce duel, il découvrit que le mouchoir de soie de l'homme avait ralentit quelque peu la balle qui l'avait touché. Le docteur Goodfellow trouva plusieurs autres cas où des tissus de soie auraient protégé des personnes d'une blessure (par balle).

plus tard, À Chicago, un homme du nom de Casimir Zeglen utilisa la découverte de Goodfellow, pour développer un des premiers gilets pare-balles vers la fin des années 1900. Très coûteux, le gilet fait de soie pouvait arrêter les balles les plus lentes tirées par des armes de poing à poudre noire (ces armes étaient les plus courantes à l'époque même si l'industrie de l'armement s'est en suite rapidement développée avec la guerre). Le gilet pouvait coûter dans les 800 $ US en 1914, ce qui équivaudrait à 15 000 $ en 2005. Le 28 juin 1914, François Ferdinand, l'archiduc d'Autriche, portait une de ces vestes lors de son assassinat. Cependant, elle ne put le protéger de la balle tirée par Gavrilo Princip qui l'a atteint au cou.

Plastrons d'acier

Durant la Première Guerre mondiale, les États-Unis développèrent plusieurs types d'armure, tel que le « Brewster Body Shield », constitué d'un alliage de nickel, de chrome et d'acier. Cette armure pouvait arrêter les balles du Lewis Mark I, qui pouvaient atteindre la vitesse de 820 m/s. toutefois, cette armure était encombrante et très lourde (18 kilos). Un autre type d'armure fut conçu en février 1918 par le Metropolitan Museum of Art. Ce plastron, basé sur une armure du XVème siècle, pesait douze kilos, mais était considéré trop bruyant et contraignant. 

Gilet capitonné

Vers la fin des années 1920 et le début des années 1930, des criminels des États-Unis commencèrent à porter des vêtements rembourrés de coton. Beaucoup moins chers que les armures d'acier, ces gilets pouvaient absorber l'impact de munitions d'armes de poing tel le 22 Long Rifle , .25, S&W .32 Long, .380 ACP et le .45 ACP qui voyageaient à des vitesses approchant les 300 m/s. Plusieurs services de police comme le FBI se dotèrent alors d'une munition plus puissante, la .357 Magnum, afin de répondre à ces gilets.

Seconde Guerre mondiale

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis développèrent des armures pour l'infanterie, mais la plupart des modèles étaient trop lourds et contraignaient trop les mouvements. La compagnie Wilkinson Sword développa parallèlement un gilet à l'épreuve des Shrapnels (obus à balles) des allemands pour les pilotes de la Royal Air Force. Ces gilets, faits de plaques de manganèse insérées dans une veste nylon balistique développé par la firme Dupont, ne pouvaient cependant pas arrêter une balle.

L'armée japonaise produisit aussi quelques types d'armure pour l'infanterie durant la Deuxième Guerre mondiale, mais ils n'en virent pas l'utilité. Les tentatives de l'armée américaine reprirent au milieu de 1944, avec la production de plusieurs types d’armure telles les T34, T39, T62E1 et M12.

L'armée rouge Russe développa des modèles nommés SN-38, SN-39, SN-40 et SN-42 . « Stalynoi Nagrudnik » (SN) est la traduction de « Gilet d'acier » et le numéro représente l'année de conception. Seul le SN-42, fait de deux plaques d’aciers pressés, entra finalement en production. D'une épaisseur de 2 mm et d'un poids de 3,5 kilos, il fut fourni au SHISBr (Génie de combat), au Tankodesantniki (des soldats d'infanterie embarquant sur les chars de combat lors d'un assaut) et à certaines brigades de blindés. L'armure SN protégeait contre des balles de la MP-40 allemande, tirées à plus de 100-125 mètres, ce qui donna un avantage important lors de batailles urbaines (comme à Stalingrad). Malgré tout, son poids la rendait inutilisable pour l'infanterie à pied et la 7.92x57 mm tirée par la Mauser Karabiner 98k, et la MG42 la traversait facilement.

1960 à 1980 

Durant la guerre de Corée, plusieurs nouveaux gilets furent produits pour l'armée américaine, dont le M-1651 qui était nettement plus léger. Cependant, il n'était pas très efficace au niveau de la protection contre les balles et les shrapnels. Les gilets de la guerre du Viêt Nam furent conçu d différentes combinaisons de nylon, de nouvelles céramiques capables de bloquer les balles de fusil, de fibre de verre et de matériaux utilisés dans les armures d'acier de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée.

En 1968, l'« American Body Armor » fut fondé et consistait en une combinaison de nylon recouverte de plusieurs plaquettes d'acier. Ce type de gilet fut vendu par la compagnie d'arme à feu Smith & Wesson, sous le nom de « Barrier vest » pour les forces de police.

Dans le milieu des années 1970, DuPont Corporation  introduisit la fibre synthétique de Kevlar, qui était conçue pour renforcer les pneus. Le National Institute of Justice soumit ce nouveau matériel à une évaluation méthodique, afin de pouvoir vérifier si le Kevlar pouvait premièrement arrêter un projectile, et déterminer le nombre de couches nécessaires pour y arriver. Lester Shubin, qui fut nommé coordinateur de cette évaluation, fournit un rapport qui approuva finalement que le Kevlar (comme matériel) pouvait fournir une bonne protection, qui était légère et pouvait être confortablement portée par les agents de police de façon régulière, et ainsi sauver des vies.

En 1975, Richard A. Armellino, le fondateur d’American Body Armor , commercialisa un gilet entièrement fait de Kevlar, nommé K-15, comprenant 15 couches de Kevlar ainsi qu'une plaque d'acier balistique à la hauteur du cœur. Ce type de plaque est encore aujourd'hui utilisé dans les gilets modernes, afin de diminuer les traumatismes internes au niveau du cœur et du sternum.

En 1976, Richard Davis, le fondateur de Second Chance Body Armor, développa le premier gilet pare-balles de la compagnie entièrement fait de Kevlar. Nommé « Model Y »,  son poids léger lui permit de devenir la nouvelle forme de protection quotidienne pour les forces policières. Dans le milieu des années 1980, on estime alors qu'entre un tiers et la moitié des policiers en patrouille des États-Unis portent le gilet de manière régulière. En 2006, aux USA, plus de 2000 policiers ont vu leur vie sauvée par leur gilet, prouvant ainsi la pertinence du gilet pare-balles comme pièce d'équipement standard de la police.

1990 à 2000

Le gilet léger de Kevlar possède cependant des imperfections, car les gros fragments ou les projectiles ayant une haute vélocité transfèrent assez d'énergie cinétique pour causer des blessures, qui peuvent s'avérer graves voire mortelles. C'est pour cette raison que le Ranger Body Armor fut développé par les militaires américains en 1994. Ce fut le deuxième gilet pare-balles américain moderne pouvant stopper une balle de fusil, tout en restant assez léger pour être porté par les soldats d'infanterie sur le terrain. Le gilet des US Rangers est cependant plus lourd que le PASGT (Personal Armor System for Ground Troops) porté par l'infanterie régulière, en plus de protéger moins efficacement les épaules et le cou.

 

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